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19 février 2012 7 19 /02 /février /2012 13:08

Il me paraissait intéressant de découvrir pourquoi cette année le Salon a décidé de décerner un  prix à des applications numériques, les tablettes tactiles pouvant être un moyen attractif pour les enfants et surtout un médiateur pour ramener certains vers le livre par l’intermédiaire d’histoires racontées  puis à lire soi-même.

 

Laure Deschamps (éditions numériques La Souris Grise), en tant que modératrice et participante au jury, a présenté les trois  éditeurs des applications finalistes en donnant au fur et à mesure les impressions du jury et celles du public ayant testé ces applications sur les iPad mis à disposition au pôle numérique pendant les cinq jours du Salon (du 30 novembre au 4 décembre) précédant la conférence.

François Blum, fondateur  de la société Europa Apps (jeune maison d’édition numérique), a expliqué pourquoi l’arrivée de l’iPad sur le marché a permis de développer de nouveaux concepts pour les enfants. Soledad Bravi connaît bien les petits enfants et souhaitait créer une œuvre originale numérique. Les histoires de lapin présentent un graphisme simple mais beaucoup d’interactions : l’enfant peut personnaliser son doudou car il choisit d’abord la couleur du lapin (le personnage principal) puis il choisit le personnage que le lapin va rencontrer (un bébé dragon, un loup, une petite princesse) et l’histoire sera différente à chaque fois.  L’enfant peut se faire raconter l’histoire par un adulte (François Blum a d’ailleurs insisté sur le besoin de créer du lien avec son petit enfant par l’intermédiaire de l’histoire) puis il gagne  en autonomie car il peut facilement l’écouter tout seul en jouant avec les onglets qui apparaissent au cours de l’histoire (il faut répéter une interjection du lapin ou du dragon).  A destination  majeure des 2-4 ans, cette application plaît également aux plus grands qui (comme le jury du Salon d’ailleurs) ont un faible pour le petit dragon curieux et ses « pourquoi ? » répétitifs et nasillards ! (J’ai pu faire tester l’application pendant les trajets de Noël : la petite de 4 ans y revient souvent et connaît les dialogues par cœur.)

Chloé Jarry, de la société Camera Lucida,  nous a ensuite fait découvrir l’application réalisée en collaboration avec l’orchestre philarmonique de Radio France (coproducteur), le Carnaval des animaux de Camille Saint-Saëns. Le projet a débuté il y a un an par la réalisation d’un film de 30 mn avec pour base l’histoire d’un père (joué par Smaïn) qui raconte Le Carnaval des animaux à son fils avec le livre comme support (le petit garçon rêve et découvre l’orchestre). Le film trop court était difficile à diffuser en DVD. La création d’une application iPad permettait de développer le même objectif, c’est-à-dire donner envie aux enfants d’écouter la musique de Saint-Saëns. L’application se feuillette comme un livre et chaque page parle d’un animal, avec la musique jouée par l’orchestre (38 musiciens), des morceaux du film (25 mn de vidéo) avec incrustation de dessins animés des animaux (qui viennent mettre le bazar dans l’orchestre), des jeux en rapport avec l’animal (faire éclore les œufs de la poule ou faire glisser les plumes du cygne).  L’application est très belle par la musique de qualité et par les graphismes et n’est pas destinée à apprendre la musique mais à jouer autour.

Pour ma part je la trouve moins facile à utiliser qu’Un jeu (créé par Hervé Tullet et présenté par la dernière intervenante, Isabelle Bézard de Bayard éditions) ou Les histoires de lapin (Europa Apps).

Bayard éditait déjà le livre de Hervé Tullet, Un livre. Il leur a paru important de développer une version numérique, Hervé Tullet ayant déjà réalisé de nombreux ateliers de découverte du jeu avec des enfants. L’application permet à l’enfant de jouer avec des points (jaunes, rouges et bleus) qu’il peut faire grossir, bouger, tournoyer, se multiplier, rebondir, se cogner, en musique ou non. L’enfant invente ses propres règles.

Le Salon permet de découvrir de nouveaux éditeurs français ou étrangers (suisse, québécois par exemple), de récupérer des posters pour décorer son secteur jeunesse, de rencontrer des auteurs et de prendre des contacts pour des animations ou des interventions dans le cadre d’un projet sur l’année. En résumé une journée passionnante mais épuisante !

Note : "Un jeu" a remporté la Pépite du numérique.

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